« AKER nous a fait grandir »
Ryad Bendoula est chargé de recherche à Irstea Montpellier depuis 2007. Il a contribué à mettre au point une sonde pour le phénotypage de la racine de la betterave dans le cadre du programme AKER.
« La betterave nous a apporté du matériel, de nouvelles technologies, du savoir-faire et des jeunes chercheurs et stagiaires de qualité », explique Ryad Bendoula, qui fait partie du pôle « Optique instrumentale et spectrométrie » au sein du laboratoire COMiC (Capteurs Optiques pour les Milieux Complexes) d’Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture) à Montpellier.
Absorber le rayonnement lumineux
« Le principe de la spectrométrie optique est le suivant : lorsque la matière est soumise à un rayonnement lumineux, elle absorbe une partie de ce rayonnement », explique Ryad. Cette absorption est décrite sous forme d’un spectre qui donne, pour chaque longueur d’onde, le niveau d’absorption. Depuis 20 ans, Irstea travaille sur la spectrométrie optique qui couvre les rayonnements de l’ultra-violet (UV), du visible et du proche infrarouge (PIR). « L’originalité des travaux de recherche menés à Irstea réside dans le fait de réaliser des mesures en conditions réelles et non en laboratoire », poursuit Ryad. Cela impose de travailler avec des capteurs robustes et peu coûteux, dans des conditions d’ambiance parfois extrêmes.
Le pôle « Optique instrumentale et spectrométrie » s’est fixé pour objectif de mettre au point des sondes racinaires endoscopiques (invasives) ou de contact (non-invasives) afin de mesurer le taux de saccharose et de matière sèche contenu dans la betterave par la spectrométrie proche infra-rouge. Les travaux ont démarré en 2012/13, en relation avec l’ITB (Institut Technique de la Betterave), avec l’analyse de 1 000 betteraves issues de 10 variétés différentes pour mettre au point un protocole de mesure. Ils se sont poursuivis par l’expérimentation de plusieurs types de sonde.
Une sonde de contact
Les conclusions de Ryad s’orientent à présent vers la sonde de contact, qui permet de mesurer le taux de saccharose et la matière sèche dans les premiers millimètres de la racine au niveau du collet avec de très bons résultats. Cette sonde contribuera à phénotyper en 2018 et 2019 les 3 000 génotypes sélectionnés dans le cadre du programme AKER, mais elle ouvre également des perspectives. « Les travaux sur la betterave pourraient rejaillir sur le bois, l’eucalyptus au Brésil, les boues de station d’épuration, la méthanisation… conclut Ryad Bendoula. AKER, c’est compliqué, mais cela nous fait grandir ! ».