En 2011/12, la production sucrière mondiale s'élève à 175 millions de tonnes, dont 22% provenaient de la betterave sucrière. A l'horizon 2020, la demande en sucre augmentera de 30 millions de tonnes environ du fait de l'augmentation de la population mondiale et des développements des pays émergents. Parallèlement la demande en bioéthanol continuera à croître fortement notamment au Brésil.
La France est le premier pays producteur de sucre de betterave au monde, avec une production d'un peu plus de 4 millions de tonnes de sucre. De plus, la filière betteravière produit 9 millions d'hectolitres d'alcool alimentaire et de bioéthanol. La productivité moyenne française est de 13,1 tonnes de sucre blanc par hectare et celle-ci augmente de façon constante d'environ 2% par an. Le rendement de la canne à sucre est de 9 tonnes de sucre par hectare et par an, en lente progression, et nécessite trois à quatre fois plus d'eau que la betterave par quantité de sucre produite.
En 2000, les coûts de production du sucre de betterave étaient 2 fois supérieurs à ceux du sucre de canne au Brésil, pays le plus compétitif au monde. Cet écart est réduit à seulement 30 % du fait des progrès des rendements de la betterave et de la forte hausse des coûts de production du Brésil.
Du fait de l'initiative « Tout sauf les armes » et de la réforme de l'OCM (Organisation commune de marché) sucre qu'elle a entraîné, le marché européen est de plus en plus ouvert à la concurrence internationale, avec de nombreux producteurs plus compétitifs, notamment le Brésil (40 % des exportations mondiales). Par ailleurs, la croissance de la production de sucre au Brésil ne suffira pas à couvrir la croissance de la consommation mondiale ; d'autres régions de production devraient donc augmenter leur production. L'Union européenne et notamment la France ont une carte à jouer dans cet environnement.
Les échéances de la renégociation du régime des quotas sucriers à l'horizon 2015 en Europe et la mise en place d'Ecophyto 2018 en France viennent s'ajouter à ces défis. Des progrès génétiques encore plus importants que ceux réalisés dans le passé sont donc indispensables pour exploiter le potentiel de cette filière à long terme.